Commissions

Animateur : Christophe HUSSON

Le changement structurel rencontré dans les économies développées après les Trente Glorieuses s’est traduit par une mutation des structures productives vers des activités reposant plus sur la création, l’utilisation et la diffusion de nouvelles connaissances. La part de l’immatériel, du travail intellectuel et de la recherche-développement dans les processus de création des richesses et dans les richesses elles-mêmes n’a alors cessé de croître. Les entreprises ont modifié leur manière de produire de la valeur : celle-ci provient des informations, des connaissances et de la capacité des employés à apprendre, à utiliser leurs connaissances et à s’adapter aux différents changements. Tous ces domaines sont à l’origine d’un capital « intangible » qu’il faut identifier, dynamiser et enrichir afin de le mettre au service des structures productives, donc de la croissance et de la compétitivité. Il ne s’agit pas de renier l’existant mais bien de s’inscrire dans un nouveau paradigme. Les travaux de l’américain Richard Florida chantre de l’économie créative montrent que la compétitivité d’un territoire dépend de son attractivité vis-à-vis d’individus dont les compétences créatives participent du développement de l’économie de la connaissance. Les entreprises sont attirées vers les lieux où se concentre le capital humain créatif, qui lui-même est attiré par la qualité de vie.

Animateur : Philippe CANALDA

La question des mobilités est au cœur des grands enjeux contemporains. Les colloques se multiplient sur fond de transition énergétique. Les laboratoires de recherche, les structures de valorisation s’emparent des problématiques liées au développement urbain. Le « transporter mieux » doit s’appuyer sur une offre diversifiée afin de proposer une réponse adaptée à chaque besoin de mobilité. Cette thématique avait déjà fait l’objet de réflexions approfondies lors du Codev précédent. Elle doit être poursuivie en intégrant peut-être une dimension supplémentaire, celle des usages. Ne s’agit-il pas de répondre à de nouvelles aspirations sociétales et citoyennes. A cette dimension s’ajoute la question des accessibilités de tous ordres, accessibilités physiques comme mentales aux services publics, comme à nos sites patrimoniaux ou encore à nos lieux de travail. Cette dimension conditionne la réussite ou l’échec de mesures de spatialisation. Nous sommes contraints de nous réinterroger sur l’organisation de nos espaces, comme de nos modes de vie et ces bouleversements inéluctables s’inscrivent au sein de rapports étroits entre modes de transports, usages sociaux et objectifs sociétaux.Les axes de réflexion prendront en compte plusieurs échelles : celle de la communauté d’agglomération spécifique par son caractère polycentrique et celle de l’aire urbaine dans sa dimension cohésive.

Animatrice : Marie-Christine CLERC-GEVREY

La raison d’être de cette commission résulte d’une alchimie subtile entre la créativité artistique exogène susceptible de répondre à l’appétence du public par une offre ambitieuse et la capacité d’une population à un enracinement culturel lié au patrimoine local marqué avant tout par l’industrie. Pour présenter cette thématique qui doit servir la lisibilité de notre territoire, le rendre certainement plus attractif, on peut évoquer deux types d’exemples qui quelque part sont des symboles appelant à « miser sur l’art » et la création pour revitaliser un territoire.

–          La décentralisation des établissements publics culturels est aujourd’hui une réalité : le centre Pompidou à Metz, enfermée dans son image de ville de garnison, peu attractive, s’affirme aujourd’hui comme vitrine d’une expérience prestigieuse ; le Louvre Lens est une forme inédite d’ouverture, non plus sous la forme habituelle de prêts d’œuvres ou de mises à disposition d’un savoir-faire, mais sous celle d’une véritable implantation loin des bases parisiennes, dans une ville meurtrie par l’arrêt de l’exploitation minière… ce sont des paris sur des renouveaux de territoire.

–          Second type d’exemple : le MuCEM où là, il est question de mettre en valeur une culture méditerranéenne où Marseille aspire à jouer un rôle phare. C’est un pari sur la valeur culturelle du patrimoine, qui du coup redevient une valeur économique. L’édifice est un véritable monument passerelle avec la ville et des quartiers du coup revalorisés.

Ces deux exemples aux antipodes l’un de l’autre, tant dans les méthodes et dans leur périmètre d’action cultivent l’audace du choix, en privilégiant une résonance nationale et dépassent l’éphémère de l’événement. Les deux types de projets ont vocation à s’inscrire sur le temps long. Ils sont pensés et conçus comme lieux de brassage, d’échanges, facilitateurs du lien social jusque dans la matérialité du quotidien. Ils ne sont pas transposables au pays de Montbéliard mais ils donnent matière à réflexion.

Animateur : Anne-Sophie LALLEMAND PETIT

Le rôle des agglomérations est incontournable dans la mise en œuvre du concept de durabilité. Le concept de société post-carbone est de plus en plus étudié et les pratiques urbaines les plus durables ont au moins surligné l’échelle d’un opérationnel pertinent : celle de la ville, de l’agglomération en général. L’évaluation de certaines politiques de développement urbain montre l’existence d’opportunités pour surmonter les effets de la crise économique, avec ses incidences sociales et environnementales. Le « green business », sans y voir de connotation péjorative est une réalité contemporaine et peut-être une opportunité pour rendre les territoires sociaux plus homogènes. En effet, au-delà de la crise se pose en filigrane la question de la cohésion sociale et des inégalités sociales : la précarité énergétique est plus qu’un concept, c’est une réalité. La cohésion sociale c’est cette capacité qu’a un territoire à réduire les disparités pour assurer le bien être de tous ses habitants et travailler à l’éradication du phénomène de marginalisation.